A présent … il pouvait dormir tranquille

Il était enfermé. Quelqu’un l’avait enfermé.

Il lui avait fallu faire l’inventaire des possibles pour finir par comprendre qu’il se trouvait dans le pétrin, élément de décoration préféré de sa femme, et de la salle à manger.

Enfermé. Et malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à faire bouger le plateau d’un millimètre.

Étendu, comme dans un cercueil, il se demandait comment il en était arrivé là. Aucun de ses souvenirs ne le conduisait à l’intérieur de ce caisson en bois où il pouvait à peine remuer les bras et les jambes.

Aucun Bruit. Ni au-dedans, ni au-dehors.
Si ! On grattait ! Quelqu’un, quelque chose grattait et cela produisait un petit bruit. Régulier, mais si faible qu’il lui avait fallu faire silence en ses pensées pour l’entendre vraiment, pour ne plus en douter.

Mais à présent, ce grattement ou plutôt ce grignotement emplissait toute sa tête et avait fini par commander au rythme des battements de son cœur.

Ce grignotement … Il lui rappelait quelque chose. Cela, il en était certain, mais sans pour cela parvenir à saisir cette chose.

Les minutes, les heures peut-être s’écoulèrent. Et soudain une image se fit dans sa nuit : celle d’un petit insecte, une abeille sombre et velue, s’envolant d’une des poutres de la toiture couvrant la terrasse.

Tout près de lui, une abeille charpentière grignotait le plateau en tilleul, vieux de plusieurs siècles qui condamnait sa tombe.

Il refusa de s’en étonner. Il avait une compagnie, une amie, une alliée. Elle œuvrait pour lui et, bientôt, il serait libre.

A présent, il pouvait dormir tranquille. C’était certain, il allait sortir de ce pétrin.

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