Les lectures d’un confiné N°9 – PArtaGE [Théâtre de Jean Giono – La femme du boulanger ]

Jean Giono a voulu, après le film (1938 que Pagnol avait extrait de son Jean le Bleu, écrire à son tour, ou réécrire un texte pour faire pendant à ce qui lui semblait avoir trahi son intention.
On sait « l’amour » que la France avait pour ce pacifiste une fois la guerre déclarée et perdue (Son passage en prison à la fin, est le fait d’amis qui ont voulu lui éviter un sort plus funeste, à une époque où l’on s’achetait une conduite de résistant en violentant des – supposés ou avérés – collaborateurs.)
Ce désamour est très lisible dans les critiques données après la première représentation de « La femme du boulanger » (peu de temps avant le débarquement des alliés en Normandie)
« On sait que Jean Giono est un faux Mistral qui aurait trop lu Jean Jacques Rousseau, après avoir médité les plus détestables pages de Francis James » Georges Bozonnat

Une des critiques cependant tente d’expliquer les réactions à l’oeuvres (au-delà de la disgrâce de l’auteur)
« Au fait c’est peut-être cela qui gêne nos chers collègues de la critique dramatique. On leur donne à penser, on leur pose des questions et ce n’est plus de jeu. Je les vois presque tous froncer leur nez comme le vieux Sarcey, quand, dans une nouvelle pièce, il subodorait « le symbole ». Qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?
Avec Pagnol au moins, on était de plain pieds, on comprenait tout de suite, comme quand on lit le journal aux rubriques fait-divers. Avec Giono, on se demande, on ne peut plus être tranquille »  Claude Jamet

Quoiqu’il en soit, il y a de très beaux moments dans cette pièce de théâtre comme, ce moment où les deux époux parlent du bonheur et qu’Aurélie dit à son mari :

« Des fois tu vois j’ai peur d’avoir plaisir – quand j’en ai – tellement tu es là le premier à me le prendre des mains avec tes yeux. »

La femme du boulanger

La femme du boulanger – Jean Giono

 

(sous page n°5 de :) Les lectures d’un confiné – PArtaGE

le chant du monde

« Il y a bien longtemps que je désire écrire un roman dans lequel on entendrait chanter le monde (et ferait) percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers.  »

Disait Jean Giono à propos de ce livre, en germe bien avant qu’il en ait écrit la première page.

Chez Junie

Bouche d’or et le « fleuve »