Magnifique poème que celui de Mallarmé « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard«
(bonjour … toi !?)
dont on peut trouver une sublime interprétation de Denis Lavant sous le nom « La machine rouge »
Ici il est question de l’univers, du nombre (et donc de la machine) et de l’humain.
En ce temps, que nous occupons de nos respiration, la question des liens entre ces trois termes est plus que jamais posée et plus nous nous y immergeons, moins nous sommes capables d’en percevoir le territoire et ce qui y grouille ou y est spectre.
Mallarmé dans la fin de son poème pose une réponse paradoxale qui offre une voie
« Toute Pensée émet un Coup de Dés »
On pourrait y voir une contradiction avec la première phrase du poème.
Il n’en est rien.
A condition d’y accepter, du côté de la pensée, une forme particulière de Dé.
Un Dé non discret, un Dé sans rien qui l »arête « , un Dé absolu celui de tous les possibles, celui précisément de l’esprit, un Dé au nombre infinie de faces , c’est à dire un Dé qui accepte de perdre la face pour émettre ou être le résultat, d’une pensée.
Cut off (réduction aux majuscules non isolées du poème)
UN COUP DE DÉS
JAMAIS
[QUAND BIEN MÊME LANCÉ DANS DES CIRCONSTANCES
ÉTERNELLES
DU FOND D’UN NAUFRAGE
(SOIT
LE MAÎTRE)]
N’ABOLIRA
COMME SI
COMME SI
SI
C’ÉTAIT
LE NOMBRE
EXISTÂT-IL
COMMENÇÂ-T-IL ET CESSÂT-IL
SE CHIFFRÂT-IL
ILLUMINÂT-IL
CE SERAIT
LE HASARD
RIEN
N’AURA EU LIEU
QUE LE LIEU
EXCEPTÉ
PEUT-ÊTRE
UNE CONSTELLATION