Ni l’écouter
Ni humer son parfum
seule l’enfant
d’un jet de pierre sur sa marelle
entre terre et enfer
voit
le grand trou clair qui nous regarde
Ni l’écouter
Ni humer son parfum
seule l’enfant
d’un jet de pierre sur sa marelle
entre terre et enfer
voit
le grand trou clair qui nous regarde
A l’autre bout des rondes debout s’allume aride un soleil carnassier aux crocs vermeils renvoie vers eux ces pensées / l’enfant volé je non jamais je ne vous le rendrais / tétait-il votre sein ou bien celui bétallique d’une nourrice artificielle / mien il est mien du regard de la main qu’il me tient pour chaque passage chaque péril ou cadeau du paysage mien autant que je moi le sien et nous allons en et hors l’espace dans le péril et dans la grâce / vous paravents cachés si près si loin que de vous ne sait rien ne touche rien ne goutte de vous ni l’eau ni le feu ni le pain ni même de l’amour un grain / le jus qui coule entre ses dents est d’ailleurs d’un ciel conquis de rivières à la source devinée avant de s’y baigner / avons gravi des cimes et comblé en nous des fossés ensembles / nos sommeils ont donné des terres aux animaux traqués aux arbres marqués / partez du corps déjà vous l’êtes tant de l’âme / vous ne pourrez plus l’approcher qu’en partant.
Bandit gentil
d’où tiens tu cette aisance
ton contour
jusqu’à celui de ta malice
et celle des lieux
qui s’ajustent si bien
Bandit gentil
donne moi du regard
un peu de ce qu’il y a là bas
un peu du son de ce grand tambour
grave et joyeux
un peu de l’odeur de la terre où il bat
Bandit gentil
ce cordon invisible
depuis ton autre nombril
au milieu de ton front
profites-en bien
Nous ne sommes pas morts !
à cheval sur la balançoire
les ailes humides dans le soir
Nous ne sommes pas morts !
juste un peu assoupis
les hommes ont tellement d’ennuis
et nous sommes si petits
Nous ne sommes pas morts !
à regarder nos yeux brillants
qui reconnaîtrait des enfants ?
Nous ne sommes pas morts !
et toi monsieur, tu es vivant ?