Paradis

Ne fais pas l’erreur
commune et désastreuse
de penser le Paradis comme un lieu
il est une durée, le plus souvent brève
car on s’en trouve soudain exclus
lorsque notre raison la mesure
et tente d’en faire un concept
croquer dans la pomme
c’est revenir à l’acte
de manger
de savoir

j’y retourne!
à peut-être?


Quelques mots pour te dire
que les tiens ne sont pas perdus
mais glissés comme un vent de désert
sous la tente où je dormais
après avoir lutté en vain
contre le sommeil


La peur du jour
Que peuvent les rêves de mes nuits
contre tant de lumières alimentés de vos savoirs
Une vérité triomphe et l’ombre est écrasée
La forme se précise … et la muse se tait.


Elle avait une façon si naïve et sincère
de regarder les gens croisés dans les rues
que chacun la saluait du geste et du regard
oubliant qu’elle était une parfaite inconnue.


L’œil se coule, cherche, lape, avale et croque
Rien de ses formes dentelées
passives sous le poids du pillard
ne se dérobe
l’immobilité est ici complaisance
On pourrait entendre
de petits gémissements de plaisir
dans ce silence
si l’oreille savait se taire.

Et l’œil poursuit son repas
glouton, féroce et pourtant amant
entre rage et caresse
Le guide est son ivresse
sur le grand corps subtile
amer et sucré
du poème couché.


Ne fais pas l’erreur
de savoir