La première porte

Plein en toi, plein hors de toi et rien d’autre.

C’est ce que tu croyais alors, baignant dans une mer chaude et nourricière, perdu dans l’être de ton être et de ce qui le contenait, ignorant tout de tes contours dans un monde où tu étais à la fois la créature et son dieu.

le criJusqu’à cet instant où ce plein s’est ouvert, le plein hors de toi, qui te jetait hors de lui.

Instant panique où tout s’ouvrait en toi et hors de toi. A commencer par ce qui jeta ton premier geste sur ce monde, l’expression de ta frayeur.
Peu à peu des formes apparaissaient, te soutenaient, te meurtrissait parfois, te caressaient aussi. Progressivement, tout comme tu appris à te servir de ta bouche et de ta main, ces formes mouvantes, tu appris à les diriger, à les commander. Pour cela tu découvris la puissance et les modulations de l’air qu’on transforme en cri.