Il était de fer en ses chairs, de titane en ses os, son intelligence tenait du diamant et d’or son regard.
Là s’arrêtait la liste des talents que les fées avaient laissés choir dans son berceau.
Car son âme était entrée en putréfaction dès le premier instant de sa naissance.
C’est ainsi que sa vie fut jalonnée de pleurs, de sang, de cadavres. Chacun de ses actes destructeurs causant des dégâts, des blessures, des déchirures identiques au-dedans de lui-même sans qu’il n’en sache rien.
Cette rage en mouvement, cette volonté de destruction qui l’habitait, rien ne semblait pouvoir les arrêter.
Pourtant, un jour, à l’instant même où il fendait d’un coup de sabre, ou d’un discours (l’histoire est ici imprécise) le crâne d’un enfant, le regard serein, confiant, gorgé d’innocence de sa victime, telle la lumière du soleil perçant soudain à travers l’orage, balaya de son esprit, en un instant tout ce qui l’habitait.
Devant le corps sans vie baigné de sang, il perdit un instant l’usage de ses bras et pour toujours celui de sa langue.
Il est à présent ce vagabond qui passe sur ce chemin boueux et qui n’ose pas même se défendre des chiens.