Vases communicants de mars : « Mémoire d’aube (2/2) » – Marie-Christine Grimard

vasecommunicants Ces vases communicants de novembre, j’accueille Marie-Christine Grimard, qui donne textes, poèmes et images* sur son espace PROMENADES EN AILLEURS  ainsi que dans les terres de JAN DOETS qui abritent les cosaques des frontières
___
[*Contes, récits, poèmes et images qui éclairent tout ce qui est propre à nourrir le goût de la vie, et ce texte y participe pleinement.]

Cet échange a commencé par le don réciproque d’une image – que Marie-Christine à entamé en proposant le thème qui sous-tend nos mots.

-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-

Mémoire d’aube


 

photo-pour-les-vases-de-mars-2017-g

Un matin comme tous les autres
Un matin si différent
Loin du tumulte du monde
Au plus près de la lumière
Au cœur du silence
Sous le vent.

Elle écoute et se tait
Elle ose à peine respirer pour ne pas déranger
L’artiste…
Elle s’imagine au cœur du tableau, au centre de l’œuvre.
Tout ceci est là pour l’éblouir
Tout est là.

Elle n’a besoin de rien de plus.
C’est l’heure où le monde s’illumine, où tout peut arriver.
Elle n’aurait pu la rêver plus belle.
La montagne retient les voiles de sa nuit.
Ses craintes s’envolent au fil de vent.
La lumière efface les regrets et les ombres.

Encore un instant avant que l’horizon ne s’enflamme
Que l’aube tienne ses promesses
Une seconde avant que
L’eau de la terre épouse celle du ciel
Lavant ses blessures dans le sang du matin.

Prémisse du jour qui vient
Elle savoure le don qui lui est fait
Sentir le souffle de la vie lui caresser le visage
Elle sait qu’il suffit de lui faire confiance
Pour qu’il l’emporte vers sa lumière.

Elle sait qu’il viendra lui donner
Sa chaleur
Elle ouvre les bras à l’instant où le premier rayon traverse la brume
Elle ferme les yeux enfermant sous ses paupières
La lumière du premier matin où
Elle a su que sa vie
Était là.

-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-¤-

Mon texte est sur son site « Mémoire d’aube (1/2) »


Retrouvez la liste des Vases Communicants du mois ici. 
(Merci à Marie-Noëlle Bertrand : La dilettante)
 « Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Vases communicants de décembre : « sans titre 1/2 » – Louise Imagine

vasecommunicants Ces vases communicants de novembre, j’accueille Louise Imagine, qui a produit récemment les photographies de « Tu amarres les vagues » (Textes de Sabine Huynh)

Recueil dans lequel ce qu’il y a de plus pur, de plus doux, de plus radieux  (sans privilégier le haut, aux autres direction) dans l’humain, est donné en nuances de gris dans l’image, en noir et blanc au coeur des mots.  

Pour cet échange nous nous sommes donnés mutuellement quelques images, sans aucune consignes particulières, c’est-à-dire qu’elles pouvaient ou non figurer l’écrit, ou l’inspirer.


La montagne était là devant elle, bleutée dans la clarté matinale.

À la fenêtre de cet hôtel trouvé au bord de la nuit dernière.

.

Elle avait roulé, avalé les kilomètres, comme on dévale les pentes trop raides et enneigées, grisée mais aussi effrayée par trop de vitesse.

.

Elle était partie sans préméditation, avec l’urgence de ce qui vous dépasse et vous transporte.

 .

Son corps avait fui. Et l’esprit, lui, était encore perdu, confus, quelque part sur la route. Ou plus loin encore.

Mais peu importe.

Il n’y avait rien à regretter.

.

.

À présent, la montagne lui faisait face.

Imposante et sauvage.

Identique à ce que ses rêves en avaient dessiné.

.

Familière.

.

Les yeux fermés, elle pouvait la sentir. En reconnaître l’odeur et les flancs escarpés.

.

Dans le vent qui venait fouetter son visage, puis ravageait les boucles brunes de sa chevelure.

.

Jusque dans ses os, érodés par tant d’épreuves et de peurs mortifères.

.

Elle la sentait.

.

Une puissance insondable, qui l’emplissait toute entière, la dévastait et la reconstruisait.

Quelque chose de tellurique et d’inexplicable, qui coulait en elle comme un ruisseau sauvage, comme le magma incandescent des roches originelles.

.

La force dense de l’immuable, de ce qui depuis toujours existe et existera à jamais.

.

Ce matin là, bleu comme l’aurore, le premier de ce nouveau mois de ce nouveau calendrier qu’elle comptait bien inventer, la montagne l’attendait.

.

Plus rien d’autre ne comptait.

 .

sans-titre-image-p.


Mon texte est sur son site « Il pleuvra demain »


Retrouvez la liste des Vases Communicants du mois ici. 
(Merci à Marie-Noëlle Bertrand : La dilettante)
 « Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

D’autres lieux saisis par l’oeil de Louise Imagine  PASSAGES ALEATOIRES – LA VILLE

Vases communicants de novembre : « Étranges voisins 1/2 » – Alain Nouvel

vasecommunicants Ces vases communicants de novembre, j’accueille Alain Nouvel, pour lequel c’est la première participation à ce rendez-vous mensuel.  

Le thème qu’il a choisi pour cet échange est le titre de son texte.
Le fait que nous habitions à quelques centaines de mètres n’est pas étranger à ce choix.


Étranges voisins

Il a soudain compris qu’il y avait, autour de lui, non pas des marionnettes qui bougeaient, des semblants d’hommes et de femmes ornant sa seule humanité, mais des mondes vivants et pensants, des planètes habitées. Et d’un coup, tout s’est arrêté. Il est resté souffle coupé. Se sentant soudain perméable, poreux. Devant lui, des passants passaient, des piétons traversant au passage clouté, obéissant aux injonctions lumineuses : « Bonhomme vert, passez, bonhomme rouge, attendez. » Et lui, il restait là, figé dans sa révélation : les autres existaient. Peut-être même existaient-ils plus que lui, mieux que lui. Il regardait debout, le dos posé contre le pilier froid du feu de signalisation, ceux qui passaient en un flot presque ininterrompu, abondant, régulier, à peine suspendu par la circulation. Il n’était pas le seul. Et pourtant, jamais il ne s’était senti aussi seul, isolé, réduit à cette singularité inquiète qu’il venait de découvrir, à cette humiliante condition de n’être presque rien, un presque rien, presque personne parmi tous. Il en dévisageait quelques uns, quelques unes, il se sentait enfin libéré du souci de son moi, il allait pouvoir entendre celles ou ceux qui allaient lui parler. Enfin les entendre eux, et non pas lui en eux. Mais, à coup sûr, celles et ceux dont il cherchait à croiser le regard, et qui le plus souvent détournaient le leur ou faisaient semblant de ne pas le voir, n’avaient aucune envie de le reconnaître, lui. Il était pris d’un doute affreux. Et si tous ces gens-là étaient encore comme il avait été lui avant sa révélation, le considérant comme l’un des objets amovibles d’un décor pour la pièce dont ils étaient, eux, les héros?

Et puis, cet endroit de passage qui, sans être inquiétant générait de l’angoisse, lui sembla peu propice, il eut soudain envie de quitter ce lieu, vertigineux et ambigu, pour aller où ? A une terrasse de café ? Dans un hall de gare ? Dans un grand magasin ? Un musée ? Tous ces lieux d’urbanité lui semblèrent soudain impossibles, infréquentables, il n’avait pas envie, pas besoin de cela. Un banc public ? Dans un parc, au pied d’un chêne centenaire ? Non loin d’un bassin à carpes et canards ? Il ne savait plus. Il lui semblait voir tout d’un coup non plus la ville qu’il croyait connaître, ses rues, ses croisements, ses places, ses espaces piétons ou routiers, touts ces endroits à tailles d’homme et fait pour l’homme, mais quelque chose d’autre, disproportionné, les bois, les marécages, les piaillements, les bruits, les animaux, les odeurs, le silence profond qu’il y avait eu avant, bien avant, qu’il y aurait après, bien après cette trop humaine occupation. Les pavés que ses pas heurtaient, et qui semblaient durs et solides, équarris avec précision, s’enfonçaient comme un humus meuble, il se sentit soudain vacillant, incertain, il y avait non seulement les autres, mais de l’Autre, un grand autre de l’autre, silencieux, mystérieux, bienveillant et hostile, et muet.

Il frissonna.


Mon texte est sur son site « intolerablemauron »


Retrouvez la liste des Vases Communicants du mois ici. 
(Merci à Marie-Noëlle Bertrand : La dilettante)
 « Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Vases communicants d’octobre : « Voix (1/2) » – Sylvie Pollastri

vasecommunicants Ces vases communicants d’octobre, j’accueille Sylvie Pollastri , avec laquelle j’échange pour la première fois un texte.  

A la recherche d’un thème qui nous conviendrait l’un à l’autre, elle a dégainé la première …
et proposé « la voix »
…touché, c’est devenu mon choix et le titre de nos participations.


 

Voix

Voix dans la ville, alors que la mer sourcille, fronce ses verts, souligne ses ondes de bleus métalliques, tandis que les nuages se grisent d’automne. Air du temps qui annonce l’orage. Plus tard. Pour l’heure, le soleil encore chaud rend placides les pas des hommes. Leurs voix, proches, lointaines, soudaines, se font entendre, se font surprendre, là, ici, près d’un banc.

« héééééééé !!!! aaaaaa…angééé ce miiiiiiid’… » (*)

L’homme reprend le sceau dans lequel il devait y avoir un poulpe à peine battu. La vente est manquée. L’acheteur hypothétique tourne les talons. L’autre rejoint le groupe. Une ligne plonge vers les blocs de ciments jetés en contrebas, un gros fil jaune enroulé sommairement autour d’un carton épais qui a connu plus d’une marée. Mieux vaut les manger ce midi, ces poulpes, qu’en tirer un prix dérisoire.

Voix assourdies, de l’autre côté de la rue. Réunion, petit comité. Les gens se pressent, se parlent en abondance. Des gentlemen à moto, très 1870, à cause de leurs barbes hypster, de leurs bretelles larges, chemise-blanche-cravate et pantalons-droits-à-carreaux-discrets, pris dans leurs conversations courtoises. Voix ni trop fortes, ni trop basses, dont la juste affectation sait laisser sa place au service des garçons de café très Hôtel Georges V, tandis que des moteurs Harley vrombissent. Le rendez-vous apéritif, « déjeuner sur l’herbe » en costume d’époque comme on sait les revivre ici, est sur le point de se clore.

Voix d’enfant, cristalline. Ce « Si…’h » toujours dit dans un souffle, tandis qu’il est à fond sur son tricycle en plastique. Sa mère vient de lui demander de s’arrêter pour prendre une photo. « Tu veux bien ? ». Cette voix s’évapore, tandis que l’enfant poursuit sa route.

Et puis encore, voix françaises. « Là ». « Boîte aux lettres ». « Dijon ». « Mmmmmmm ». « Bbbbbbbbb ».Un groupe de vacanciers organisés tournent à l’angle droit de la rue.

« Cô ! »… « Cô ! » … « CÔsimo ! »

Ici ou là, dans la rue ombragée, voix d’homme au téléphone. L’ami a du mal à comprendre qui l’appelle. Et puis la discussion s’engage.

Et puis encore, voix éparses qui ricochent sur les murs de la cour intérieure des immeubles. Enfant qu’on interpelle. Chien auquel on ordonne de se taire. Exclamation d’exaspération. Le tout mêlé aux assiettes que l’on pose sur la table, aux portes qui se ferment, aux quelques engueulades qui restent de la semaine.

Voix du dimanche.

Texte de Sylvie Pollastri

pour #VasesCo du 07/10/16

(*) Transcription libre, en français, de l’italien méridional de Bari.


Mon texte se trouvera sur son site « Mon chat aime quand je lis Proust le matin »


Retrouvez la liste des Vases Communicants du mois ici. 
(Merci à Marie-Noëlle Bertrand : La dilettante)
 « Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Vases communicants de septembre : « Vent, voile »

vasecommunicants Ces vases communicants de septembre, j’accueille LAMBERT SAVIGNEUX , qui a accepté cet « échange sprint » (conclu à quelques jours du terme)

Nous avions convenu d’une totale liberté de forme et d’un thème sans contrainte
« Ce que nous fait le vent » (à savoir qu’il peut être présent … par son absence autant que par son détournement)

C’est à peu près ce que nous avons fait.


 

Voile au vent, sur une photo d’Angèle Etoundi Essamba
vent_2
© Angèle Etoundi Essamba, voile et dévoilement, le livre

Par la force du vent
l’éclat d’une porte entrebâillée
j’ai vu
une voile blanche
une ombre figurer un cil
une main
ramène sur les yeux
pour que coupe le soleil
un air de coton
aussi blanc que l’écume

La nudité était dehors
dans l’étendue indifférente du monde
à portée de main
sur le mur qui s’écaille
beauté cratère
sous les brins tissés de la rue
l’érosion constante des choses
au fil de l’eau
sur les paupières
la morsure du sel
chauffée par la brulure

Angele-Etoundi-Essamba-Voile-au-vent-2006-Foto-op-aluminium-dibond-Oplage15-100x70cm-Euro1730-jpg-1426690103-0_full
© Angèle Etoundi Essamba

Ouvre le livre
c’est un chemin sur la beauté
intime et qui ne livre rien
une juste distance dans la vague des êtres
et dans l’optique le lointain
regard vers l’intérieur
l’œil épris des lointains
non le lointain qui éloigne
mais le lointain intime
qui par l’iris
semble filtrer
les fils des étendages
le doux sourire
toute la lumière obtuse du monde

La lumière
l’assurance sereine des jours
Un œil sans un visage
un buste sans un corps
seuls les murs se lézardent
la terre recouverte d’un peu d’herbe
la croute se forme sur la peau
conscient d’un mystère
uniquement
s’enrouler de nuit ou se croire
l’obturation maximale du jour
vivre dans le même lieu des mille voix
d’une vive voix qui n’est pas la sienne

Je ne peux parler à ta place
se confondre avec le sable
Mille voix et la mienne
plusieurs temps et un lieu
si j’y suis
et que tu es toi

Qui dit comment s’approcher
de la rudesse de l’eau
qui dit comment marcher sur le sable
tutoyer la distance
des infinies possibilités du labyrinthe
l’unique trou de souris
l’éclat du vent
la vie aux mille couleurs

vent_3

© Angèle Etoundi Essamba


écrit par LAMBERT SAVIGNEUX
pour #VasesCo du 02/09/16


Mon texte est sur son espace virtuel : Les vents de l’inspire


Les autres vases communicants du mois 
(Grand merci à Marie-Noëlle Bertrand)

Vases communicants d’août : « Là où l’on se trouve » (2/2)

vasecommunicants Ces vases communicants d’août j’accueille Marie-Christine Grimard, toujours prête à se promener en l’ailleurs de l’écriture.

Pour cet échange nous avions convenu de se proposer mutuellement une photographie en rapport avec nos lieux de vacances (là où l’on se trouve).
C’est à peu près ce que nous avons fait.

 


 

Rêver de l’été

Rêver de la chaleur du sable, de la fraîcheur de l’océan, de la chanson des vagues sur le sable de l’estran, de la caresse du vent dans mes cheveux, du claquement des voiles à l’horizon, des gerbes d’eau sur les coques.
.
Rêver d’une vie sous le vent, les deux pieds rivés au bitume, la tête dans le brouillard, les yeux dans le vague.
.
Rêver de barques multicolores emportant leurs casiers pour la pêche aux araignées.
.
Rêver de marées descendantes qui emportent le nageur jusqu’à l’horizon.
.
Rêver de rochers découpant leurs formes fantastiques sur la pourpre du couchant.
.
Rêver du parfum du varech chatouillant mes narines.
.
Rêver de ce combat avec le vent pour rester debout sur la dune les soirs de marées d’équinoxe.
.
Rêver que la prochaine tempête m’emportera avec le sable pour que plus rien n’ait d’importance que le reflux de l’eau sur ma peau.
.
Rêver de voiles qui se tendent, de cordages qui tintent, orchestre sous le vent.
.
Rêver de lendemains qui voguent.
.
Ne plus rêver et se réveiller là-bas.
.
Se frotter les yeux pour en être bien sûre.
.
Et puis entendre, derrière les arbres du jardin, ce bruit rauque de la marée qui monte sur les galets plats. Se souvenir qu’à vol de goéland, la falaise est à deux pas…
.
Reprendre son souffle. Ici l’air est si léger…
.
Sourire et se rendormir, bercée par les vagues !
.
 
photo - rêver de l'été-
 .

écrit par Marie-Christine Grimard
pour #VasesCo du 05/08/16

photo Luc Comeau-Montasse


 
 
 .

Mon texte est sur son espace virtuel : Promenade en ailleurs

 


L’ensemble des vases communicants d’aout
Merci à Marie-Noëlle Bertrand

vases communicants de Juin … Christophe Sanchez

Christophe Sanchezvasecommunicants   est ici

 


« Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »

Vous souhaitez participer ? Inscrivez-vous au Groupe Facebook ou suivez-nous sur Twitter, et faites-vous connaître.


Merci à Marie-Noëlle Bertrand qui coordonne l’ensemble et aide souvent à  rapprocher deux vases.

Eric Dubois (Vase communicant de Mai)

vasecommunicants Ces vases communicants de mai j’accueille Eric Dubois dont la poésie vivante s’est déjà déposée dans de nombreux recueils (voir biblio*).
Nous avons eu à plusieurs reprises, comme disent les anglais « A rendez-vous-manqué »
finalement nos textes ont fini par se croiser et le poème du fondateur du « Capital des mots », par se déposer chez Lélio Lacaille. Ce dernier m’a dit (d’outre tombe) qu’il en était heureux.

L’aube grise
l’escalier
 .
Le soleil
en suspension
 .
Traverse
l’écho
 .
Qui mène
à l’étage
 .
Dans le ciel
se noie
 .
Se répète
inlassablement
 .
Et dessine
des nuages
 .
 .
Où attendent
des convives
 .
Disparaîtra
un jour
 .
Echo  
des questions
 .
Que le jour
formule
 .
Des montagnes
des vallées
 .
 .
Assoiffés de fêtes
et de nuit
 .
Ils cassent le cristal
 .
Voyageurs
de l’immobile
 .
 .
Et il y a encore
cet escalier
 .
Et toutes
ces marches
 .
Le soleil
toujours là
 .
 .
Qui troue
l’aube grise
 .
 .
La nuit
recommence
 .
Dans les esprits
alcoolisés
 .
Petit matin
un peu frais
 .
 .
Les convives
reprennent
 .
Leurs voitures
et leurs habitudes
 .
 .
 .
Mai 2016
 .
ERIC DUBOIS

Eric Dubois est né en 1966 à Paris. Auteur de plusieurs ouvrages de poésie aux éditions Le Manuscrit, Encres Vives, Hélices, l’Harmattan, Publie.net, Unicité. Responsable de la revue littéraire en ligne « Le Capital des Mots ». Blogueur : « Les tribulations d’Eric Dubois, journal  ». Chroniqueur et co-animateur dans l’émission « Le lire et le dire » sur Fréquence Paris Plurielle (106.3 fm Paris) depuis 2010.
 .
Dernier livre paru ( en 2016 ) : « Chaque pas est une séquence » aux éditions Unicité.
 .

Mon texte est sur son espace virtuel dédié en particulier à la poésie
http://ericdubois.net « Les tribulations d’Eric Dubois »

ICI


L’ensemble des vases communicants de Mai 
Merci à Marie-Noëlle Bertrand

Ce grain devenu si léger par Franck Queyraud (Vase communicant, #55, hommage à Francis Royo)

Bord d'eau pour Francis Royo (1)

pour Francis

Ces grains de la peau

Ces grains de la poésie

Ces grains de la photographie

Ces grains qui, dans le rayon de lumière, s’envolent dans la pièce aux persiennes à demi-ouvertes…

 

Dires… les

Bribes

En marge… des

Lisières

 

Une jeune photographe, Alix Cléo Roubaud, écrivait que le temps de la photographie était celui du futur antérieur. Quand je regarde une photographie, je regarde ce qui est déjà fini. Cela aura été. Pour celui qui la regarde, la photographie a peut-être quelque chose d’intemporelle et de lointain mais pour celui qui était impliqué, elle signifie autre chose d’indéfinissable et de mélancolique.

Le lecteur peut-il réellement dire la même chose du poème qu’il lit ?

Cela est,

Cela est, toujours et encore, ici et maintenant.

Et ma persienne ressemble à un volet à demi-fermé qui laisse passer un rayon de lumière.

La parole qui vacille

Ce grain de sa voix :

« ce grain
devenu si léger
m’affranchit de tous les nuages

saison vive »

(poème du 9 mars)

Silence


vasecommunicants Ces vases communicants d’Avril sont teintés d’une tristesse que Franck Queyraud a voulu dépasser en proposant de les dédier à Francis Royo disparu récemment et dont la présence  poétique  (au- delà de son grand recueil analogos)  manque déjà à beaucoup d’entre nous.

 

Mon texte se trouve chez Franck Queyraud ici