Les lectures d’un confiné – 02

[Rappel : Après des années d’existence en « camp volant » comme on dit (aussi) en Lorraine, je me retrouve dans un chez moi où l’ensemble de ma bibliothèque fait la belle au bois dormant en des cartons multiples.]

Quelques pas dans le grenier, les 30 cartons du « sous la main » attendrons un peu (ils faisaient partie du voyage, eux n’était pas dans l’obscurité, sous la poussière.)
Tiens …Presque tout Dhôtel - L'honorable monsieur Jacques

Presque tout … et surtout « L’honorable monsieur Jacques »

Pauvre pharmacien, brillant universitaire, amoureux et sobre …
Alors que André Dhôtel est aux antipodes de Jean Giono, (autant l’un est volubile et large de l’oeil, du geste et de la plume, autant l’autre est discret, mesuré et loin de toute distinction du bien et du mal)  il y a pourtant un peu de « La femme du boulanger » dans ce qui se passe entre Viviane et Jacques
Ainsi, l’une ose dire
« Des fois, tu vois, j’ai peur d’avoir du plaisir quand j’en ai tellement tu es là le premier à me le prendre des mains avec les yeux. »
L’autre se tait et disparaît pour une raison du même ordre.

Jacques, c’est Job, mais sans l’héroïsme. Qualité qui aurait éloigné définitivement l’aimée.
Un Job qui devra lui aussi renoncer à comprendre, mais loin de toute ligne pieuse, tout au contraire. Car comment comprendre les habitants d’un hameau aussi loin de l’esprit de la ville (et de l’université où excelle Jacques) qu’Attila l’était de Louis le quatorzième.

Comme tous les romans de Dhôtel, (et comme la découverte de la Calabre (sourire)²) je  déconseille « L’honorable Monsieur Jacques » à tous ceux qui
Aux autres qui pas
je souhaite le bonheur qui m’étreint à chaque fois que j’ouvre le livre au hasard sur un passage.

L'honorable monsieur Jacques - superstitions


Un spécialiste de la théorie de l’information, ou de la physique quantique pourrait comprendre Viviane, et la prescience qu’elle a de ce qui fonde cette théorie, à savoir que toute information est désinformante et que le regard (la parole) modifie ce sur quoi elle se pose.
Mais qui a lu « The rose » connait le caractère chétif de la raison, face (ou sans) la perception. André Dhôtel n’a rien voulu dire de cela, même si la Saumaie s’en protège, autant que de toutes les habiletés.


Un sens du silenceL'honorable monsieur Jacques - la lettre