Veilles – (poème dédié)

Au creux des bras étonnésanh mat-
la chair vient de naître
et de crier
sa stupeur
sa colère, à la face du monde
au visage du père,
celui qui est là, tremblant, inutile
la tête pleine de son attente vide
[main que l’on passe sur un ventre en promesse
à écouter la vie se faire, se jouer]
aux oreilles du père
qui bourdonnent pour meubler le silence
au long couloir blanc de l’impatience
elle est venue
au monde
à lui
à tous ceux qui aimeront son sourire et sa peau
A présent
la peur à changé de nature
désormais il lui faudra protéger
l’arbre, les fruits, les fleurs
au creux des bras étonnés.
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(Une pensée pour Anh Mat)