Sur sa toile
gigantesque
il croyait peindre
le chef d’œuvre de ce siècle
qui allait capturer et faire chanter
l’infini des coloris en puissance dans la lumière.

Une adolescente
qui roulait son cerceau devant elle
s’arrêta près de lui
et chuchota à son oreille :
« Pourquoi sur ta palette
n’y a-t-il que
les nuances qui gémissent
du jaune au gris ?

Tu ne pourras pas peindre le ciel
aujourd’hui si bleu
ni reproduire l’ardeur
orangée d’une joue émue
comme la mienne
et moins encore
l’infinité des verts
de la couronne en feuilles-fleurs
que m’a offert
le début de printemps
« 

Il ne répondit pas.
Rien n’était jaune
dans cette apparition
et dans sa voix.

2 réflexions sur “

  1. Je pense à L’Oeuvre de Zola, très beau roman… L’adolescente au cerceau, on ne le dira pas, mais c’est elle qui fait tourner le monde ! Bises ! 😉

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  2. Oui c’est elle.
    Sa parole
    le moindre mouvement de son corps
    émeut
    – la brute
    qui ne sait que faire de ce lui hors de lui
    ne comprend pas ce qu’il ressent
    et
    fait la brute
    – celui qui pensait être à l’abri
    des marges de l’enfance
    et se surprend
    à pleurer sans peine.
    Oui, c’est elle.
    Ces milliers d’elle.
    __
    Merci du passage
    bon printemps à vous deux

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