Le ciel, la nuée

Une pluie
douce
celle que j’attendais
est venue
silencieuse
sur la campagne et ses champs épuisés
tout contre le village étonné
dans le jardin
qui s’impatientait
derrière ses pierres
et son lierre mêlés

Le ciel s’est approché du monde des H
amical
caressant
doux d’une eau qui bruinait en lui

L’un et l’autre ont empli l’espace
jusqu’à la source des fleurs
saisissant le vol des corbeaux
modulant leur cri

Cette présence amicale et brouillonne
parmi les H,
murés de transparence,
seuls les sourds et les illettrés
la ressentaient

le ciel, la nuée
leur odeur et leur toucher
l’amant et l’aimée


Les vois-tu s’embrasser ?