feroleto antico – un bel lavoro

Un problème majeur en Italie et tout particulièrement en Calabre est celui des ordures (ménagères et autres)
Souvent résolu par la décharge sauvage dans la nature, ou (souvent « et ») le feu (souvent l’incendie)

Des communes réagissent pourtant.
C’est le cas de Feroleto Antico, village situé à quelques kilomètres de la côte (golfe de Sant’Eufemia) mais déjà en altitude (ne pas tenter de traverser en passant par la rue centrale si la voiture est neuve et imposante)

Après le petit déjeuner-lecture du quotidien ou des rats taupiers (deux cafés, le journal, deux brioches : 4€), dans le café du village …Ferroleto antico - petit déjeuner

découverte d’une résurrection.

Comme dans beaucoup de villages (en France il en va de même) les vergers et jardins proches des alentours immédiats, ont été au fil des ans, envahi par les herbes folles, les ronces (en Calabre la température clémente et l’air marin jouent le rôle d’un accélérateur et l’homme n’y est qu’en sursit, tout attend son relâchement.)
Par la suite ces abords se retrouvent parfois transformés peu à peu en décharge sauvage. C’était le cas de cet espace en pente abrupte (situé non loin du café) qui au fil des ans s’est retrouvé enfoui sous les immondices.

Belle surprise de cette année, un énorme travail de la commune a vu surgir un magnifique parc (avec jeux originaux pour enfants) lieu de promenade et de pique-nique, qui met en valeur une très jolie cascade autrefois invisible sous les broussailles, les cannes et les ronces.

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -0

Entrée du parc à deux pas du café, sur la route qui contourne le village (permettant aux voitures de ne pas rester coincées entre deux murs, au milieu de la rue traversante)

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -01

Début de la descente en lacets

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -10

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -1

D’anciens orangers, longtemps disparus sous une végétation qui avait tout envahi renaissent.
Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -11

Le village est au-dessus, en face une combe où jaillit (immobile … mais c’est une illusion) une jungle quasi tropicale à l’odeur qui fait comprendre son impatience.

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -21
A deux pas du village on se sent à mille lieux de terres habitées, les parfums de terre vive, et de plantes audacieuses gorgées de sève est omniprésente.

Ferroleto antico - il y a un an c'était une décharge sauvage -2

La cascade.
Un projet est à l’étude pour dégager le cours du ruisseau et permettre de rejoindre le village proche en aménageant un sentier.


De quoi équilibrer un peu un bilan plus que mitigé en ce qui concerne la qualité des eaux sur les plages de Calabre.

Vulgum Lupus (lecture Lélio Lacaille)

Lélio n’a pas voulu s’extraire de son exil pour lire ce texte,
il aurait lu tout autre texte sans un accent
mais je suis certain que pour celui-ci, sur la trace de Toto Bissainthe qui a aussi bien chanté Saint Germain des prés (et Ferré) que Papa Loko
pour Vulgum Lupus
il aurait retrouvé le parlé créole.

Je me suis permis, osant la maladresse, d’imaginer cette lecture
qui me semble être celle pour laquelle j’ai écrit ce poème.

Déluge

elle fut
larme qui n’osait se dire
au visage
puis
averse d’été sur la peau
flaque à mouiller les chaussures d’enfants
mare promesse de voyages minuscules
étang où la mélancolie se donne aux nénuphars
lac où la barque glisse oubliant tout rivage

déluge-
je ne suis plus qu’île
entourée de ses bras.

Présences

[actualisé le 13/07/2016]

présence-3

Elles n’étaient pas assez nombreuses pour plusieurs présences.
Cela diminuait un peu le plaisir
mais la joie du cadeau ainsi offert,
qui jouait des milliers de nuances de couleurs de leur corps
était prodigieuse.
Rare bien sûr,
car la fatigue était grande pour ces petites créatures peu habituées
à ce genre de  prouesse
et puis
elles avaient aussi le travail de la journée.


Le résultat était tout à fait étonnant, la présence semblait réelle, toutes les nuances de l’être disparu étaient rendues par le nuage de ces petits êtres multicolores qui souhaitaient tant apaiser la tristesse de Tamel.


Damouce marchait lentement sur la terre poussiéreuse du sentier qui serpentait entre les arbres. Avec de temps à autres des à-coups, de ces maladresses du corps pleines de cette grâce propres aux tout jeunes enfants dont le pas n’a pas encore été discipliné par la promenade et les intervalles réguliers de la montre.
Tamel reconnaissait son amie, même s’il peinait un peu à saisir la lumière de son regard.
Elle portait une robe légère aux plis froissés par le vent qui lui laissait les bras et le bas des jambes à nu.
Damouce ramassa quelques cailloux, un morceau de mousse sur une pierre, un escargot qu’elle posa délicatement au cœur d’un buisson aux feuilles fraîches, bien à l’écart du chemin, puis elle s’évanouit, se dispersa dans le vol des abeilles.

Ses amies  s’en retournaient à leurs obligations quotidiennes, après avoir offert à Tamel quelques instants de grâce puisés au fond de sa mémoire.
Demain peut-être, pour quelques secondes, elles lui redonneraient la présence d’Archos ou de sa mère.


Essai de lecture du texte

Passant

De source en source
le scandale du chemin
pour les paroles du conteur
les biches immortelles
criblées de flèches
la poussière
éprise du vol des nuages
de source en source
sous le vent
les rencontres se font
se défont
en paume de la main
et derrière les visages

 

Racines en l’air

LA CULTURE HORS SOL A CAUSÉ-letcr1-exp

Ne serions nous pas comme le géant Antée
qu’Hercule n’aurait jamais pu vaincre
s’il ne l’avait soulevé de Terre
le privant ainsi du contact avec sa mère
qui lui donnait toute sa force ?

Être trop Terre à Terre …
foi de Lélio Lacaille
Je prends !


*