Au jardin, le lilas blanc qui, dès le début de printemps, lors des jours clarteux, est baigné de lumière, n’a pas résisté au combat que Soleil a mené pendant près d’une semaine avec le vent du Nord, en ses derniers assauts, dont le souffle chaque nuit caressait traîtreusement tout ce qui avait cru, un peu trop tôt, à la défaite totale de l’hiver.
Dans la partie restée, comme chaque année, dans l’ombre froide de l’Eglise, plus timoré, le pied de lilas mauve, est encore en bouton et n’ose encore la joie.
…
(une fois n’est pas coutume, un texte qui n’est pas de Lélio … détour par mai 1790)
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates à la lanterne
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates, on les pendra
Voilà trois cent ans qu’ils font la guerre
Au son des fifres et des tambours
En nous laissant crever de misère
Ça ne pouvait pas durer toujours
Voilà trois cent ans qu’ils prennent nos hommes
Qu’ils nous traitent comme des bêtes de somme
Ça ne pouvait pas durer toujours
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates à la lanterne
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates, on les pendra
Le châtiment pour vous s’apprête
Car le peuple reprend ses droits
Vous vous êtes bien payé nos têtes
C’en est fini, messieurs les rois
Il faut plus compter sur les nôtres
On va s’offrir maintenant les vôtres
Car c’est nous qui faisons la loi
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates à la lanterne
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les aristocrates, on les pendra